Troisième et dernière partie de notre dossier thématique sur les défis liés à l’adoption de l’IA Générative. Retrouvez les deux premiers articles ici :
Aujourd’hui, découvrez la troisième partie de notre série sur l’impact de la GenAI sur les métiers de Contract Manager et Juriste !
L’IA, et tout particulièrement l’IA générative (Gen AI), est susceptible de concerner, contrairement à certaines vagues d’automatisation précédentes, non seulement des emplois à forte composante répétitive mais aussi des métiers impliquant un plus fort degré d’autonomie.
Comme l’illustre l’étude menée conjointement par le MIT et le BCG « Navigating the Jagged Technological Frontier: Field Experimental Evidence of the Effects of AI on Knowledge Worker Productivity and Quality », l’IA générative apporte une promesse séduisante pour les entreprises d’une hausse de la productivité pouvant aller jusqu’à 40%, y compris pour les travailleurs qualifiés.
Si les métiers du Droit sont à ce jour moins impactés que d’autres populations (notamment les professionnels du service client ou des métiers de la production de contenus), les tâches paralégales administratives, d’analyses juridiques ou de recherche d’informations nécessaires à la prise de décisions, sont susceptibles d’être progressivement outillées par l’IA.
L’arrivée de l’IA générative aurait le potentiel d’augmenter la productivité du travail jusqu’à 40%
Source : The state of AI in 2023: Generative AI’s breakout year
Le développement de l’IA constitue ainsi pour les entreprises une opportunité unique de redéployer progressivement leur capital humain sur des tâches nouvelles, plus complexes.
Par ailleurs, d’un point de vue macro-économique, l’adoption de l’IA générative constitue également une opportunité majeure pour stopper l’érosion de la productivité du travail, qui ralentit en France depuis une vingtaine d’années, en particulier par rapport à nos principaux concurrents européens (notamment l’Allemagne) et américains. Selon le Conseil d’Analyse Economique (CAE), l’enjeu en matière de PIB ne représente pas moins de 140 milliards d’euros.
Si l’IA est susceptible de concerner également des emplois qualifiés, c’est principalement car elle change le rapport à la connaissance en facilitant l’accès et en réduisant l’écart – sur le plan de la connaissance – entre des personnes peu qualifiées et très qualifiées.
Nous pouvons penser que l’adage « knowledge is power” restera valide. Toutefois, la réduction des “barrières à l’entrée” sur l’accès à l’information contribuera probablement à renforcer l’importance d’autres types de compétences, notamment cognitives, relationnelles, sociales (soft skills), de négociation, de créativité, de prise de décisions.
Les perspectives autour de l’IA générative pâtissent souvent d’un mythe persistant, selon lequel l’IA pourrait purement et simplement se substituer à l’humain.
En matière de droit ou de gestion de contrats, l’IA peut devenir un atout précieux, en augmentant l’efficacité des équipes. Toutefois, si l’IA peut préparer une prise de décision complexe, elle reste néanmoins un outil d’assistance, incapable de remplacer le jugement nuancé des professionnels. L’IA ne peut pas pleinement comprendre le contexte juridique, équilibrer les risques et les enjeux commerciaux, et n’est pas universellement applicable à travers tous les modèles linguistiques.
Le rôle du juriste ou du Contract Manager est ainsi destiné à subir une transformation significative (qui dépasse le cadre de la simple adaptation technologique), qui n’est pas pour autant annonciateur d’un remplacement de l’homme par la technologie.
Face à l’avènement de l’IA, c’est par l’innovation et par une approche stratégique que le juriste ou le Contract Manager pourront se distinguer.
L’enjeu pour ces professionnels va bien au-delà de l’intégration de l’IA : il s’agit de démontrer que le Contract Management contribue à la mise en place de relations véritablement partenariales, au service de supply chain étendues, flexibles, réactives. De ce point de vue, la question est de savoir si l’IA pourra (ou non) être un vecteur d’innovation ou, à l’inverse, si l’IA ne sera qu’un simple outil de reproduction des pratiques contractuelles existantes.
Trois chiffres pour expliciter le rythme d’adoption de l’IA par le grand public qui, progressivement, exigera une certaine continuité d’usages entre la sphère privée et la sphère professionnelle.
3,5 années pour Netflix pour atteindre le million d’utilisateurs,
10 mois pour Facebook,
5 jours pour ChatGPT !
Les grandes entreprises technologiques, conscientes de ce potentiel, investissent déjà dans l’intégration de l’IA dans leurs plateformes (Microsoft avec Copilot, ou encore Google avec Bard).
Pour les Contract Managers et juristes, l’IA – qu’ils doivent appréhender à sa juste valeur et sans tarder – constitue une évolution inévitable et l’opportunité de repenser leur rôle et de valoriser leur expertise !
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Deuxième partie de notre dossier thématique sur les défis liés à l’adoption de l’IA Générative. Retrouvez le 1er article ici : Cas d’usages de l’IA
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